La Prophétie Oubliée
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(TOME 1) / la renaissance de l'ordre

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Message par La roue du Destin Jeu 8 Oct - 21:08



Quand tout s'écroule

─ prologue ─


Lorra Kazar traversa le corridor est du temple telle une forcenée, sans s’arrêter. Tout était allé si vite. Ils étaient arrivés il y a quelques heures, à peine. Vêtus d’une armure de cuir et de métal, aux capes luisantes striées de noir et de rouge. Une armée de soldats maitrisant la Magie comme elle mais ces hommes qui venaient de détruire le Temple du Val n’étaient pas des Mages. Ils n’étaient que des imposteurs, des traitres.

Des Sorciers.

La jeune femme se mordit la lèvre, sentant la blessure de son flanc la lancer viollement. Un coup d’épée qui aurait pu la tuer si elle n’avait pas bondi au dernier moment. Un bref instant, elle se stoppa, tentant de calmer son souffle saccadé. Tout autour d’elle se mêlaient les bruits de la bataille.

Cris.
Sifflement des flèches.
Lames entrechoquées.

Poussant un juron, la jeune femme arracha un morceau de la cape de laine sombre qu’elle portait afin de bander sommairement la blessure. Puis, elle se pénétra vers le hall principal. Tout n’était que mort, et désolation. Devant elle, les quelques mages encore vivants – Cinq ou six, à peine – affrontaient tant bien que mal leurs ennemis qui ne cessaient d’affluer. De trop nombreux corps s’amoncelaient sur le marbre blanc du hall, alors teinté de rouge sombre.

Soudain, Lorra perçut le sifflement d’une flèche qu’elle évita d’un bond, avant de se jeter sur l’un des guerriers. Sa lame chanta, déchirant une gorge, puis un flanc avant de s’enfoncer droit dans la poitrine d’un nouvel adversaire. La jeune apprentie observa autour d’elle. Cinq guerriers l’encerclaient, lame en avant. Rapidement, la jeune mage évalua ses adversaires.

Elle était seule, et blessée. Elle savait qu’elle n’avait aucune chance contre cinq mages renégats visiblement entrainés. Elle réajusta son arme, s’apprêtant à charger une dernière fois lorsqu’un homme pénétra dans le hall. Un homme qu’elle avait maintes fois vu arpenter les couloirs du temple. Un homme qu’elle admirait comme bien d’autres jeunes apprentis. Lorra poussa un soupir de soulagement. Tout espoir n’était peut-être pas perdu, après tout.

─  Vranken !  Hurla-elle.

Le dénommé Vranken ne lui lança qu’un bref coup d’œil, avant de se diriger vers l’un des soldats. Sans se presser, ni même sortir son arme.

─ Qu’en est-il des autres temples ? Demanda-il.
─ Nous avons reçu un oiseau des bataillons de Madra et du Marais. Les Temples sont détruits, quant à celui du Nord, Longuépine nous a informé que l’armée devrait l’atteindre d’ici deux jours. La Purge semble bien avancée.

Le général acquiesça.

─ Et ceux qui sont parvenus à fuir ?
─ Nous avons envoyé des hommes à leur recherche, aux dernières nouvelles nous en avons déjà tué une dizaine.

Lorra ne pouvait en croire ses yeux. Lui. Vranken Sombrelune. Chevalier Mage et ancien élève du grand Benjen Alhuin, la lame ruisselante du sang de ses alliés.

─ Vranken … je t’en prie … murmura-elle néanmoins, dans un dernier espoir.
Le Mage ne se retourna même pas.
─ Débarrassez-moi des derniers survivants. Le Loup Gris et moi avons quelque chose à terminer.

Le Loup Gris. Ben Alhuin. Elle devait le prévenir. Lorra esquissa un geste pour bondir avant de sentir une lame s’enfoncer droit dans sa poitrine. Si vite qu’elle avait à peine eu le temps d’expirer. La jeune apprentie tenta un instant de résister, puis elle s’écroula sur le sol.

Ils étaient morts, tous. Tous ses amis. Chevaliers. Maitres. Tous avaient été tués, ou fuyaient pour leur salut. L’élu avait trahi. L’Ordre était détruit. La jeune femme ferma les yeux, sentant les larmes couler le long de ses joues. Lentement, elle bascula dans l’inconscience.

Le goût rance de la trahison sur la langue.
La saveur amère des rêves brisés nouant ses entrailles.





Dernière édition par La roue du Destin le Ven 9 Oct - 11:44, édité 2 fois
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Message par La roue du Destin Jeu 8 Oct - 21:33



Vers l'espoir d'un renouveau

─ chapitre 1 ─


La cité se dressait sur la falaise, perle de magnificence qui émergeait au milieu des cascades endiablées de l’Audacieux, les murs de roche polie entourant une immense ville. Les hautes tours aux toits ceints de jade et d’opale semblaient vouloir toucher le ciel de leurs coupoles luisantes tandis que d’immenses ponts dominés par de superbes figures de pierre enjambaient les mille cascades sur lesquelles la cité avait été construite. Valdys, cité des Cascades et capitale du Val d’Emeraude. Une merveille d’architecture bâtie sur les eaux.

Pourtant, Benjen Alhuin ne semblait pas s’intéresser à la magnificence des rues rutilantes des quartiers aisés de la cité, l’homme avançait, déterminé, d’un pas rapide malgré sa démarche claudicante. Grand et large d’épaules, Ben avait l’allure des hommes de l’est. De grands yeux bruns et des cheveux gris sombres coupés courts se dessinaient sur un visage fin, aux traits réguliers sillonnés de fines rides.
Alors qu’il avançait vers le sud de la cité, les rues pavées laissaient place à des ruelles étroites et grouillantes, là où se mêlaient gitans, voleurs & courtisanes des bas-fonds. Les yeux bruns de Ben balayèrent rapidement les étalages colorés du grand marché d’automne. Sur les étalages chatoyants, les camelots hurlaient les mérites de leurs marchandises avec force. Poissons luisants importés de Madra, Epices colorées du Marais et fourrures de Narsill se mêlaient aux viandes capiteuses du Val, aux soieries luisantes des Iles de Jade et aux armes aiguisées du Sud. Sans oublier les fins bijoux et autres talismans gitans et les parchemins anciens des Marches. Tout autour, les badauds se pressaient autour des étals, négociants avec les camelots avec des éclats de voix retentissants. Le regard du vieux mage ne s’attarda sur aucun détail, voyant tout sans rien regarder.

Le regard aiguisé de celui qui savait observer, tout simplement.

Ben ne put empêcher un léger sourire. Tout dans cette ville le ramenait aux souvenirs d’un autrefois teinté de gloire et de fierté, ceux de l’époque où il était encore le Loup Gris, grand maitre Mage aux mille exploits. Maitre d’armes des rois, général de l’armée Mage, héros de bien des histoires. Un autrefois égaré depuis bien longtemps. Ben resserra sa cape de fourrure élimée autour de ses épaules larges, tout ça n’était que chimères d’un passé parti en fumée.

Le vieil homme accéléra le pas, traversant la place du marché pour atteindre un dédale de rues étroites, il dépassa un groupe de prostituées aux abois qui le hélèrent puis un jeune voleur qui sembla juger qu’il ne possédait rien de valeur jusqu’à ce qu’enfin il retrouve ce qu’il cherchait, la petite maison, nichée entre un teinturier et un forgeron. Ben resta un instant là, appuyé sur sa canne de bois noueux, avant de frapper deux coups secs contre la porte écaillée.

─ Nous y voilà. Enfin, murmura-il, en caressant distraitement la fine barbe poivre et sel qui recouvrait ses joues ridées.

Ce fut une jeune femme qui ouvrit. De petite taille, elle possédait une silhouette menue et gracile. Ses longs cheveux d’un noir d’encre tombaient en boucles folles autour d’un beau visage aux traits fins et volontaires. Pourtant, ce ne fut cela qui frappa Ben. Ni même cette allure à la grâce presque sauvage. Non, Ben fut surpris par cette force brute qui se dégageait d’elle. Une Magie puissante et indomptable, qui bouillonnait presque endormie dans l’esprit de cette jeune fille qui ne semblait pas avoir vingt ans, dix-huit ou dix-neuf ans tout au plus.

Pourtant, cette Magie qui se dégageait d’elle était d’une incroyable force. Une force telle qu’il ne l’avait pas ressenti depuis des années. Ben leva les yeux vers le visage de l’adolescente et tressaillit lorsque son regard plongea dans le sien. Des yeux d’un gris étonnant, aux lueurs allant du gris sombre à l’argent. Ce regard frappa Ben tant il contrastait nettement avec la douceur de son visage d’adolescente.

Un regard d’orage et d’acier.
Un regard venu de son passé.

Ben fronça les sourcils. Oui. Il avait déjà vu ces yeux il en était convaincu.

─ Oui ? Demanda-elle d’une voix claire.

Ben ne répondit pas tout de suite, le pouvoir qu’il ressentait au travers de l’adolescente le troublait. Il n’avait pas ressenti de telle Magie depuis des années.
Et jamais chez quelqu’un d’aussi jeune.

─ Je peux vous aider ?

La jeune femme avait légèrement haussé la voix, tirant Ben de ses pensées.

─ Oui. Pardonnez-moi Demoiselle, dites-moi Eiryk Jinn vit-il toujours ici ? 

L’adolescente fronça les sourcils, semblant jauger Ben de ses yeux argentés.

─ Et je peux savoir qui vous êtes ? 

Ben sourit, amusé par le caractère, visiblement bien trempé, de l’adolescente.

─ Je me nomme Benjen Alhuin. Un vieil ami de Eiryk Jinn. 

La jeune femme fronça les sourcils, semblant hésiter un instant avant de s’écarter pour le laisser entrer.

─ Eiryk. Tu as de la visite. 

Ben entra à la suite de l’adolescente, il balaya rapidement la pièce du regard, n’observant que quelques fauteuils élimés autour d’une cheminée et une petite table de bois écaillé qui trônait au milieu de la pièce. Soudain, des pas se firent entendre et un homme entra. Ben sourit, reconnaissant l’homme, malgré les nombreuses années qui s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Eiryk Jinn n’avait pas changé ou presque. Plutôt grand, il avait conservé une carrure imposante et un visage aux traits léonins mangé par des yeux bleus et vifs. Ses cheveux châtains, autrefois coupés courts étaient désormais longs et noués en catogan tandis qu’une barbe finement taillée encadrait ses lèvres fines.

─ Ben ! Je ... Cela ne se peut ! Par la Matriarche si je m’attendais à ça vieux brigand !

 Ben sourit, s’approchant de son vieil ami.

─ Je suis heureux de te revoir, mon ami. 

Les deux hommes s’enlacèrent un moment, avant que Eiryk ne désigne deux fauteuils élimés près de la cheminée.

─ Assied-toi, je t’en prie. 

Ben acquiesça avant de prendre place face au mage qui servit deux verres de l’hydromel épicé dont il avait le secret.

─ Ben. Je suis heureux de te revoir, après tout ce temps. Mais dis-moi. Tu n’es pas sorti de ta tanière pour une simple visite, je me trompe ? 

Ben sourit, avant de désigner du regard la jeune femme qui les observait, appuyée contre le mur de l’autre côté de la pièce. Eiryk adressa un bref coup d’œil à la jeune femme avant de s’adresser à elle d’un ton presque nonchalant.

─ Jenifaël ? Peux-tu aller chercher Anakin, s’il-te-plait. 

La dénommée Jenifaël haussa un sourcil signifiant clairement à Eiryk qu’elle avait compris son jeu, puis elle quitta la maison sans un mot, prenant le temps d’enfiler une cape de laine pourpre au-dessus de sa tunique sombre en regardant son tuteur avec une ostentation non dissimulée. Ce ne fut que lorsqu’elle avait passé un poignard à sa ceinture qu’elle sortit, lançant un regard sans équivoque à Eiryk. Ben sourit, décidément, cette demoiselle ne manquait pas de caractère !

─ C’est elle, n’est-ce-pas ? La fille Sombrage, demanda Ben, dès que la jeune fille fut sortie.

Eiryk acquiesça.

─ Oui. 

Ben prit une gorgée de bière avant de lancer un regard vers son vieil ami.

─ Ainsi donc, tu as élevé ensemble la fille Sombrage et le fils Sombrelune. Il faut croire que le destin a le sens de l’humour.

Eiryk émit un petit rire.

─ Il semblerait, oui, il marqua une légère pause, tu l’as ressenti, n’est-ce pas ? 

Ben ne répondit pas tout de suite. Oui. Evidement qu’il avait ressenti ce pouvoir. Cette force brute sommeillant au plus profond de l’esprit de cette jeune fille si jeune. Une Magie telle qui n’en avait ressenti de tel depuis près d’une vingtaine d’années. Une Magie qui le ramenait vers les fantômes de son propre passé.

─ Oui. Evidement. Il se tut un instant, prenant le temps de siroter une nouvelle gorgée de la boisson. ─ Sous l’enseignement d’un bon maitre elle pourrait devenir un mage d’exception, murmura-il, les yeux perdus dans le vague.
─ Encore faudrait-il qu’il en reste, déclara Eiryk d’un air sombre.

Sa voix sèche semblait enrouée d’une amertume profondément enfouie. Souvenirs brulants d’un autrefois révolu, brisé. Il n’avait jamais oublié l’âge d’or des Mages, la fierté et la gloire. Rien n’était plus comme avant, des années étaient passées.

Trop d’années.
Trop de temps à fuir et à se cacher.
Trop d’années depuis ce jour funeste ou tout avait basculé.

Durant de longues minutes, personne ne prononça mot. Les deux hommes semblant plongés dans la contemplation des braises fumantes qui rougeoyaient au fond de l’âtre.

─ Justement, ça pourrait bien être le cas, déclara soudain, Ben à mi-voix.

Eiryk fronça les sourcils, croisant les bras en lançant un regard interrogateur à son vieil ami.

─ Que veux-tu dire ? 

Ben resta silencieux, se contentant de lui tendre un parchemin roulé, un sourire énigmatique sur les lèvres. Par deux fois, Eiryk parcourut la missive, sentant son cœur s’emballer au fur et à mesure des mots entrelacés. Messagers d’un espoir nouveau, celui d’une renaissance.

─ Je … Par La Matriarche, Nizam Elnar a donc survécu à la Purge …Je n’arrive pas à y croire.

Ben sourit de plus belle.

─ Oui. Il a survécu. Et il n’est pas le seul. 
─ Combien ?  Demanda Eiryk en un souffle.

Ben ne répondit pas de suite, prenant le temps de boire une gorgée avant de prendre la parole d’une voix rauque chargée d’une émotion ténue.

─ Un peu moins de deux-cents. 
─ Deux-cents. Bon sang, nous étions plus de mille autrefois, chuchota son vieil ami en un soupir.

Il marqua une pause, buvant à son tour une gorgée de bière.

─ Crois-tu vraiment qu’il y a de l’espoir, Ben ? Je veux dire, renverser Sombrage, c’est de la folie ! Personne n’a jamais réussi, ni même avant la Purge !

Ben lui posa la main sur l’épaule, reprenant la parole d’une voix claire.

─ Nous ne sommes pas seuls, Elnar s’est allié à Tyren Sombreciel qui mène la rébellion. Peu à peu les rebelles se sont renforcés mon ami, il est loin le temps ou seule la petite milice Madrane osait combattre le roi du Sud. D’autres les ont rejoints. Et puis, Arhadd est en guerre au sud de Madra, ses armées sont affaiblies, l’espoir n’a jamais été aussi vivace. C’est notre chance. Notre seule et unique chance de redevenir ceux que nous étions. De voir à nouveaux flotter nos étendards au-dessus des temples. C’est maintenant, ou jamais, Eiryk. Tu seras avec nous ?

Eiryk n’hésita pas un seul instant, un sourire éclairant son visage.

─ C’est évident ! 

Soudain, la porte s’ouvrit brusquement sur deux jeunes hommes qui entrèrent en trombe, suivis de Jenifaël. Ben reconnut aussitôt le premier.

Il ressemblait beaucoup à l’homme qu’il était au même âge, avec ses cheveux noirs mi-longs qui encadraient un visage fin et régulier bien qu’une cicatrice lui barrait la joue droite. Grand et bien bâti, il avait des épaules larges et un corps finement musclé qui se dessinait sous sa tunique de cuir rapiécée. A ses côtés, son ami était plus petit et fin, des cheveux blonds foncés qui entouraient un visage bien dessiné aux traits espiègles, aux yeux brillants d’une étonnante teinte bleu-vert.

Tous deux dégageaient la même assurance, l’air un peu trop sûr de soi de la jeunesse. Ils restèrent quelques instants là, leurs souffles saccadés tandis qu’ils semblaient se remettre d’une course effrénée.

─ Mon oncle ?  S’étonna le grand, les yeux fixés sur Ben qui haussa un sourcil d’un air amusé devant l’air surpris de son neveu.
─ Tiens. Te voilà toi.

Eiryk leva les yeux au ciel.

─ Et bien, on dirait que vous avez-encore des ennuis tous les deux ? 
─ Nous ? Aucun voyons Eiryk! Répondit le jeune homme aux cheveux blonds d’un ton mielleux qui ne trahit personne.
─ Ben voyons … répliqua Jenifaël qui observait les deux gaillards d’un air agacé.
Soudain des coups retentirent à la porte.
─ On n’est pas là !  S’exclama Anakin en se plaquant contre le mur du fond avec son comparse de toujours.

Jenifaël tiqua avant d’ouvrir la porte sur un garde de grande taille, aux cheveux sombres et au visage dur encadré d’une courte barbe. Il était vêtu de l’armure des Heaumes d’Or, la garde d’élite de la cité de Valdys : une armure dorée gravée d’un cerf aux bois ouvragés et une cape verte émeraude brodée d’or et de blanc.

─ Je peux vous aider ?  Demanda-elle.
─ Bonjour Mademoiselle. Lieutenant Davos Brise-Bouclier de la garde Royale, je suis à la recherche de deux jeunes hommes, un aux cheveux noirs avec une cicatrice et un gaillard aux cheveux blonds foncés, les avez-vous vus ? 

Jenifaël fit mine de réfléchir, faisant un instant trembler les deux gaillards.

─ Oui je les ai vus. Ils sont passés par ici il y a quelques minutes avant de s’engager vers la Place de Saphir. 
─ Bien merci ! 

Jenifaël referma la porte tandis que le garde s’éloignait.

─ On peut savoir ce que vous avez fait pour avoir les Heaumes d’Or sur le dos … Encore ? demanda Eiryk, ses yeux bleus plantés dans ceux des deux compères, les poings sur les hanches dans une expression menaçante.
─ Oh tu sais, rien de mal vraiment ! s’exclama Liam d’un air faussement innocent.
─ Vraiment ? lança Ben en regardant son neveu avec insistance.

Jenifaël, quant à elle leva les yeux au ciel, visiblement agacée Elle les connaissait par cœur, certainement mieux que quiconque, et ce ton innocent ne la trompait pas du tout.

─ Bon très bien, dit Anakin en levant les yeux au ciel.
─ Il se pourrait que Liam et moi nous soyons … comment dire ? Légèrement … incrustés au bal de printemps.
─ Au Palais Royal ?! S’exclama Eiryk.
─ Bah oui. Ou d’autre ? C’est durant ce genre d’occasion que les femmes sortent leurs plus belles parures, expliqua Liam sur le ton de l’évidence, se saisissant avec nonchalance d’une pomme qui trônait sur la table d’Eiryk.

Ben leva les yeux au ciel, il savait bien que son neveu trainait dans les sales coins de la ville et que ses activités n’étaient pas des plus légales, mais il y avait bien longtemps qu’il avait cessé de lui faire la leçon, le jeune homme était bien trop entêté, comme lui-même l’était à cet âge.

─ Vous allez finir derrière les barreaux tous les deux.

Les deux compères échangèrent un regard complice sans ajouter un mot. Ben leva les yeux au ciel, il ne se doutait pas que son neveu avait été emprisonné durant presque quatre mois l’année passée, suite à un cambriolage qui avait mal tourné. Si Anakin ne l’avait pas libéré, le jeune homme serait certainement encore derrière les barreaux.

─ Et sinon, peut-on savoir pourquoi tu as envoyé Jeni nous trouver, Eiryk ? demanda Anakin, en s’installant paresseusement sur l’un des fauteuils de cuirs élimés.
─ Et ce que tu fais ici, Ben ? renchérit Liam. J’ignorais même que Eiryk et toi, vous vous connaissiez. 
Ben lança un regard vers Eiryk avant de répondre.
─ C’est une longue histoire mon garçon. Trop pour t’être racontée maintenant, nous parlerons en route. Sache simplement que je connais Eiryk depuis plus de trente ans. 
─ En route ? Répéta Liam, les sourcils froncés.
─ Oui. En route. Nous partons demain.

Alors que les deux jeunes hommes le bombardèrent de questions, Ben échangea un regard avec son vieil ami. Ils partiraient demain vers l’est. Un voyage qu’il n’aurait jamais pu ne serait-ce qu’espérer il y en a encore quelques jours. Avant ce message, annonciateur d’un espoir pour l’ordre. Son regard passa sur les trois jeunes mages en devenir, puis sur Eiryk.

Après toutes ces années de doutes et de silence. Des années à se cacher, bridant ses pouvoirs et ses idéaux pour mieux oublier. Des années à survivre, la peur au ventre, en tentant d’oublier ce passé teinté de gloire. L’espoir renaissait.

Enfin.



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